• Ordre : Lepidoptera
  • Famille : Lycaenidae
  • Genre espèce : Thecla betulae
  • Nom vernaculaire : La Thécla du Bouleau
  • Plante hôte : essentiellement Prunus spinosa (Prunellier)

Bien que présent sur tout le territoire français, ce petit papillon estival diurne est pourtant rare, et sait se faire très discret. Cela étant essentiellement du au fait que les adultes préfèrent la cime des arbres, hors de portée de l’Homo sapiens.
Cette espèce hiberne au stade d’œuf, et c’est alors la meilleure solution pour détecter la présence de ce discret papillon sur un site.
Le plante hôte étant le prunellier en lisère forestière, il n’y a plus qu’à se mettre au travail.

Mais à quoi peut bien ressembler un œuf de Thecla betulae ?

Hé bien, à ceci :
œuf de Thecla betulae

Il est rond, un peu aplati en hauteur, d’un diamètre d’environ un millimètre, blanc pur à l’aspect rugueux (surface caractéristique des œufs de Lycaenidae), avec un petit trou au milieu, un relief étant visible de profil autour de ce micropyle. On peut comparer son aspect à celui d’un mini oursin.

Enfin, il ressemble à ceci, oui, mais avec un fort grossissement. Sur le terrain, et avec un peu de chance, ça ressemble plutôt à cela :
œuf de Thecla betulae

On les trouve le plus souvent aux jonctions entre un jeune rameau et un plus ancien, à l’extérieur de l’arbre, sans lichen (ce qui n’empêche pas le reste de l’arbre d’en être recouvert), à la base d’une branche, d’une épine, d’un bourgeon,… et dans des endroits assez peu exposés aux vents dominants, plutôt côté sud et à moins de deux mètres de hauteur.
L’œuf est la plupart du temps seul, et on n’en trouve que rarement deux en même temps.
Il semble que l’on puisse en trouver également sur les vieilles branches recouvertes de lichen, et les repérer alors est vraiment bien plus difficile que sur les jeunes rameaux.
Mais pas de panique, car si dans la théorie tout cela peut paraître complexe, sur le terrain il en est tout autrement.
Si œufs il y a, ils sont plutôt bien visibles, car d’un blanc pur, à des endroits plutôt « propres », se détachant de l’écorce sombre du prunellier.

On a la théorie, passons à la pratique

Le rendez-vous avec les prunelliers est fixé près de la mer.
à la recherche d’œufs de Thecla betulae

Le site :
à la recherche d’œufs de Thecla betulae

Il ne faut que quelques minutes à peine pour découvrir les premiers œufs.

Où est-il ?

En environ 45 minutes de recherches, ce n’est pas moins de 6 œufs qui seront découverts.

Le deuxième site, un chemin bordé de prunelliers, sera également fructueux, avec 3 œufs trouvés.
La taille récente des arbres a certainement causé la destruction d’un bon nombre d’œufs.
Ce qui peut faire réfléchir à une gestion de taille plus adaptée à la conservation de la Thécla du bouleau : éviter les coupes hivernales, ou alors par rotation pluriannuelle, ce qui permettrait de conserver intacte une partie des jeunes rameaux. On peut également effectuer la taille des prunelliers pendant la période où la chenille s’est transformée en chrysalide, et se trouve alors au sol.

Troisième site, au-dessus d’une grève, avec des parcelles bien fournies en haies de prunelliers. Mais rien à l’horizon, l’endroit étant sans doute trop exposé.

Idem près de la grève.

Et c’est sur un chemin abrité, tout près de là, qu’un œuf est découvert.

Et pour finir, deux photos afin de situer les œufs sur les prunelliers :

Quelques autres découvertes du jour :
Un petit extraterrestre de quelques millimètres, de la famille des Issidae, chez les homoptères (qui regroupe les cicadelles, cigales, pucerons,…)

IssidaeIssidaeIssidae

Une coccinelle : Chilocorus renipustulatus (la Coccinelle du Saule). Cette espèce ressemble à Chilocorus bipustulatus (la Coccinelle des bruyères), mais cette dernière à les tâches des élytres en travers, et au nombre de deux.

Chilocorus renipustulatus (la Coccinelle du Saule)Chilocorus renipustulatus (la Coccinelle du Saule)Chilocorus renipustulatus (la Coccinelle du Saule)

et enfin, côté botanique, un très beau lichen fruticuleux, plutôt rare, de la famille des Teloschistaceae, le Teloschistes chrysophthalmus (Lichen aux yeux d’or). Merci Luc pour la découverte.

Teloschistes chrysophthalmus (Lichen aux yeux d'or)

Teloschistes chrysophthalmus (Lichen aux yeux d'or)Teloschistes chrysophthalmus (Lichen aux yeux d'or)

Et un grand merci à tous les chasseurs d’œufs : Stéphane, Luc, Didier, Emmanuelle, Christine, Marcel, Johan, et Jean-Noël.